soldats, jamais nous n’avons fait de mal à personne, pourquoi la Commune nous en ferait-elle ? » C'était presque textuellement le mot de l’abbé Deguerry, le mot de tous ces malheureux qui cherchaient un motif à leur arrestation et ne pouvaient admettre la possibilité du crime. « Plaise à Dieu, lui dit Pinet en le quittant, que vous n’ayez jamais à regretter votre décision ! » Le maréchal des logis a dû, le lendemain, lorsqu’il gravissait la rue de Belleville au milieu des injures et des coups, se rappeler que le salut eût été possible et comprendre trop tard que, dans certains cas, la hardiesse désespérée est supérieure à la résignation.
iv. — LA MORT DE DELESCLUZE.
Paris en feu. — Les troupes françaises. — Souvenir des injures imméritées. —
Ni pitié, ni merci. — L’illusion des chefs de la Commune. —
Le programme. — « Paris doit être brûlé ou appartenir aux prolétaires. » —
Les derniers ordres. — Les belles figures et drolleries de la Ligue. —
Delescluze. — Il est résolu à mourir. — Sa dernière lettre. — Légende
et fable dont l’histoire doit faire justice. — Version absurde. — Où elle
a pris naissance. — La porte de Vincennes. — La dernière journée de
la Commune. — Tumulte à la mairie du onzième arrondissement. — On
se décide à évacuer. — L’ordre d’extraction des otages. — Le projet
de Delescluze. — La barricade du boulevard Voltaire. — Delescluze
injurié. — Blessé par un fédéré. — Il est tué. — Vermorel et Delescluze. —
Le colonel Hippolyte Parent. — Ses états de service. — L’Ile-d’Amour.
« Ô Paris, qui n’es plus Paris, mais une spélonque de
bestes farouches, » dit la harangue de M. Daubray dans
la Satire Ménippée. Cette exclamation, qui de nous ne
l’a répétée pendant les journées du 25 et du 26 mai !
Tout brûlait, tout allait brûler ! Un océan de flammes
roulait au-dessus de la ville ; jamais bataille ne fut plus
acharnée, jamais pareille destruction ne s’était vue ; les
greniers d’abondance du quai Bourbon flambaient, et