Page:Du Camp - Les Convulsions de Paris, tome 1.djvu/370

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où mènent les compromis avec un peuple en armes livré à ses propres instincts. Les chefs du gouvernement et les chefs de la révolution systématique semblaient s’être concertés pour entraîner le pays à sa perte. Les uns et les autres furent coupables : les uns de n’avoir pas su employer quand même les forces que l’Allemagne aurait dû rencontrer devant elle ; les autres de n’avoir vu dans nos infortunes qu’une occasion de réaliser leur rêve désordonné. En présence de l’ennemi tous les cœurs devaient battre de la même pulsation, tous les bras viser au même but ; il était criminel de ne pas dédaigner ce qui n’était pas œuvre de délivrance ; mais l’abnégation et l’esprit de sacrifice, qui seuls font les actions louables, sont peu connus des ambitieux révolutionnaires. Les hommes qui, en montant au pouvoir après la catastrophe de Sedan, avaient accepté charge d’âmes, n’ont point pris peine de guider la population de Paris ; sans bénéfice pour eux, au préjudice de la France, ils l’ont laissée flottante entre l’oisiveté, l’ivrognerie et l’énervement de la défaite ; les maîtres de la revendication sociale n’ont pas eu beaucoup d’efforts à faire pour s’en emparer et l’un des plus grands crimes de notre histoire a été commis.


FIN DU TOME PREMIER.