Page:Du Camp - Paris, tome 1.djvu/153

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Paris s’écrit ainsi : (P) • — — • (A) • — (R) • — • (I) • • (S) • • • ; une dépêche de vingt mots précédée du préambule indicatif couvre une bande de papier longue de trois ou quatre mètres[1]. On le manœuvre à l’aide d’un manipulateur qui, en interrompant le courant électrique et en lui laissant passage, force l’appareil avec lequel on correspond à former les points ou les traits qui désignent les lettres qu’on veut transmettre. En s’abaissant sous la pression de la main, la poignée de ce manipulateur détermine un petit bruit sec comparable au battement d’un léger marteau ; l’intervalle qui sépare chacun de ces battements est plus ou moins prolongé, selon qu’on a voulu obtenir des tirets ou des points ; cette alternation rapide de bruit et de repos est exactement reproduite dans le poste destinataire. Il y a des employés tellement habiles, que ce seul tac-tac, qui paraît monotone et toujours semblable à une oreille inexercée, leur suffit pour comprendre une dépêche. Lorsque les agents de l’administration correspondent entre eux pour affaire de service, il est rare qu’ils écrivent leur dépêche : ils se contentent de la frapper.

L’appareil Morse est facile à manœuvrer une fois qu’on en a bien compris le mécanisme ; il est de petite dimension, d’un transport commode, et peut par conséquent rendre de grands services aux armées en campagne ; c’est lui qui a fonctionné en Italie pendant l’expédition de 1859, Cependant il a quelques défauts qu’il faut signaler. Il exige une force de courant relativement considérable ; aussi, pendant les jours de pluie ou de brouillard, lorsque les poteaux qui soutiennent les fils deviennent humides et bons conducteurs de l’électricité, lorsque les gouttes d’eau amassées sous le godet isolateur communiquent avec le bois des supports, l’appareil

  1. Voy. Pièces justificatives, 7.