Page:Du Camp - Paris, tome 1.djvu/260

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

à l’Ouest ; elle a valu à son auteur un grand prix à l’Exposition universelle de 1867. Tout mécanicien qui, malgré l’ordre d’arrêt, arrive jusqu’à l’aiguille et fait détoner le pétard, est puni d’une amende, quoiqu’il n’ait donné lieu à aucun accident.

Le disque, visible dans le jour par sa forme, la nuit par ses feux, est l’indicateur spécial. Selon qu’il est effacé ou fermé, c’est-à-dire parallèle ou perpendiculaire à la voie, selon qu’il montre un feu blanc ou un feu rouge, la voie est déclarée libre ou obstruée. Normalement, l’absence de tout signal indique la voie libre, mais la surveillance est toujours sur le qui-vive. L’article du règlement est positif : « Sur tous les points et à toute heure, les précautions doivent être prises comme si un train était attendu. » L’Ouest a renchéri encore sur les signaux en usage, et l’on vient d’y inaugurer un nouvel indicateur composé d’une plaque carrée où sont pratiquées deux ouvertures éclairées par une seule lampe à réflecteur. Suivant que les lumières sont apparentes ou cachées, les trains s’arrêtent ou continuent leur route.

Pour bien faire comprendre avec quelle sagacité les signaux et les aiguilles sont distribués à l’issue de la gare de l’Ouest, il faudrait un plan indicatif et détaillé. Ce plan existe ; il est annexé au règlement spécial que la Compagnie remet à tous les aiguilleurs, mécaniciens ou conducteurs de convois ; 70 aiguilles, 20 signaux différents, s’affirmant, se détaillant, se rectifiant les uns les autres, expliquent comment les accidents sont naturellement évités, malgré les causes multiples qui sembleraient devoir les faire naître. Grâce aux manœuvres des aiguilles et des signaux, on peut dire que dans une gare bien distribuée il y a autant de voies qu’il y a de trains montant et descendant. Je ne puis mieux comparer la gare de l’Ouest qu’à une caisse de sûreté : pour