Page:Du Camp - Paris, tome 1.djvu/288

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

Si, comme tout le fait supposer, ce moyen de traction est assuré, il sera d’une utilité précieuse pour nos populations agricoles et desservira les nombreux chemins locaux que le langage administratif appelle voies de petite vicinalité. En un mot, ces messageries à vapeur seront un puissant auxiliaire pour les chemins de fer, car elles remplaceront les troisième et quatrième réseaux des voies ferrées, qu’on ne peut établir en raison des pertes certaines que la construction et l’exploitation feraient subir aux capitaux engagés. Les convois restreints remorqués par des locomotives routières, visitant les groupes d’habitations les plus chétifs, seraient pour les transports ce que les facteurs ruraux sont pour la distribution des dépêches. Il est à désirer que l’expérimentation réussisse et donne raison aux prévisions de l’inventeur ; car alors, avec les grandes lignes de chemins de fer, avec les voies adjacentes du second réseau, avec la traction à vapeur sur les routes, la France sera sur tous les points en communication sûre, rapide et permanente avec elle-même.

Appendice.Les lignes de chemins de fer concédées actuellement s’étendent sur un réseau de 24 304 ivilomètres, dont 19 111 sont aujourd’hui (janvier 1875) livrés à la circulation ; c’est 3 161 de plus qu’en 1866, mais l’augmentation serait bien plus considérable si le traité de Francfort ne nous avait forcés de céder à l’Allemagne 835 kilomètres de railways, dont 738 étaient exploités.

Au 31 décembre 1873, les chemins de fer français possédaient une armée de 159 745 employés, une force motrice représentée par 5 573 locomotives et un matériel roulant composé de 168 183 voitures ou fourgons. Pendant la même année, le transport a été ; voyageurs, 116 546 175 ; voitures, 27 132 ; bagages, 501 656 000 kilogrammes ; articles de messageries et denrées fraîches, 584 530 000 kilogrammes ; animaux, tels que chiens, chevaux, porcs et bestiaux, 7 252 339 têtes ; marchandises, 57 481 419 000 kilogrammes.

On voit que, malgré les malheurs qui nous ont accablés, le mouvement ascensionnel des voyageurs, des animaux, des marchandises par les voies ferrées ne s’est point ralenti. Les chemins de fer de