Page:Du Camp - Paris, tome 2.djvu/106

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trois constructions destinées aux alcools et à la cave particulière de l’administration des hospices. Le long des grilles s’étendent les bâtiments qui servent de postes aux agents de l’octroi, aux pompiers, aux employés divers que nécessite le service intérieur. Soixante-trois fontaines versent l’eau indispensable à une telle exploitation. Les vastes quadrilatères en pierres spécialement attribués à l’entrepôt des vins comportent 158 caves au niveau du sol, 49 caves souterraines, deux magasins partagés en 312 travées et 116 celliers ; les constructions isolées où l’on resserre les eaux-de-vie ont 69 celliers ; le terrain superficiel qui peut être couvert par la marchandise a une étendue de 95 742 mètres 55 centimètres. La location de l’emplacement varie selon l’importance de ce dernier ; un arrêté préfectoral du 30 mars 1866 fixe les prix ; on paye annuellement dix francs par mètre carré dans les caves et les celliers à eau-de-vie ; trois, cinq, six et huit francs pour le mètre carré dans les caves et les celliers à vins ; d’après le budget de la ville de Paris, l’entrepôt a rapporté 725 774 francs 85 centimes en 1868.

C’est un va-et-vient perpétuel de haquets qui entrent et qui sortent, de futailles qu’on roule, qu’on rouanne, qu’on gerbe, qu’on poinçonne, qu’on charge et qu’on décharge. Devant sa cave spéciale, chaque marchand entrepositaire possède une petite cabane en bois qui semble portative tant elle est grêle et légère ; c’est là son bureau, et c’est dans cette sorte de guérite qu’il reçoit les acheteurs. Dans le pavillon des vins et dans les rues qui l’avoisinent, on peut fumer ; mais dans celui des eaux-de-vie, cela est formellement interdit ; là, en effet, au milieu de ces matières inflammables par excellence, une étincelle peut allumer un incendie redoutable, et l’on ne saurait user de trop sévères précautions. Chaque soir, après la fermeture de l’Entrepôt,