Page:Du Camp - Paris, tome 2.djvu/108

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

peut recevoir jusqu’à huit hectolitres et est mise en rapport direct avec un tube de verre gradué qui, opérant comme un niveau d’eau, indique exactement la quantité de liquide versée dans la cuve. On décante le tonneau dans la cuve, dont le robinet est fermé, le tube marque la quantité contestée, et la vérification s’opère alors sur des données irrécusables.

Lorsqu’il y a contestation entre les marchands, ce qui arrive souvent pour les alcools, à cause des droits très-élevés qui les atteignent, c’est encore le dépotoir qu’on fait intervenir. Ce service est dirigé par un employé assermenté du poids public et par quatre ouvriers qui déposent un cautionnement, car ils sont responsables des dégâts que peut entraîner la manutention des pièces. Les droits que l’on acquitte pour faire dépoter sont de cinq centimes pour 20 litres. En 1868, on a dépoté 152 776 hectolitres 98 litres ; les neuf dixièmes des opérations ont porté sur les alcools.

Le commerce qui se fait à l’entrepôt est actif et très-important sur les vins ordinaires, mais ne touche que d’une façon accidentelle et restreinte aux vins fins ; c’est là que les détaillants viennent s’approvisionner, que l’industrie achète ses alcools ; presque tous les marchés ont lieu en gros, et sauf quelques rares exceptions, on ne vend qu’à la pièce. Par suite d’habitudes provinciales, et aussi, il faut bien le dire, de l’impossibilité presque matérielle pour les tonneliers de faire deux fûts ayant exactement la même dimension, toutes les pièces reçues à l’Entrepôt sont de contenance différente ; mais, au premier coup d’œil, un marchand exercé reconnaît la provenance d’un tonneau et sait par cela même quelle en est la capacité approximative ; pour le Maçonnais et le Beaujolais, 212 litres ; pour Cahors et Marseille, 215 ; Anjou et Bordelais, 218 ; Beaugency, 230 ; Touraine, 250 ; Bourgogne, 271. — Il est vivement à dési-