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Page:Du Camp - Paris, tome 2.djvu/133

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Les pavillons sont d’énormes constructions couvertes d’un vitrage et dont les parois, faites de verre et de colonnettes en fonte, sont portées sur des murailles de briques. Divisés selon l’objet spécial auquel ils doivent servir, ils sont très-vastes et élevés au-dessus d’immenses caves qui sont des magasins et qu’on nomme des resserres. La pierre de taille et la brique sont seules entrées dans l’édification de ces souterrains, où les marchands gardent les denrées qu’ils n’ont point vendues ; où se fait l’abatage des volailles ; où les lapins, les canards vivants, sont enfermés dans des cages de fil de fer ; où le beurre, le fromage, les œufs sont empilés dans des casiers distincts ; où le poisson d’eau douce est conservé dans des bassins grillés, vivifiés par une eau courante toujours renouvelée ; où d’énormes rats se promènent la nuit, à la lueur vacillante du gaz ; où malgré les soins de propreté exigés, malgré une aération qui paraît suffisante, plane une fade odeur de moisi et de renfermé. Au milieu de ces salles inférieures s’étend, derrière des barrières sévèrement closes, une route droite, abritée sous une voûte et garnie de rails. C’est un chemin de fer ; mais jusqu’à présent il a été inutile, et l’on peut croire qu’il ne servira pas de si tôt. On avait eu l’idée de relier les Halles au chemin de fer de ceinture par une voie souterraine qui eût singulièrement facilité le transport des denrées. Ce dessein, devant lequel l’Angleterre n’eût certainement pas hésité, a-t-il rencontré trop de difficultés d’exécution dans un terrain traversé par des égouts, des conduites d’eau, des tuyaux de gaz, des caves et des fondations de maisons ? A-t-on reculé devant une dépense qui, trop considérable, n’eût pas été en rapport avec la rémunération présumée ? Je ne sais ; mais ce tronçon de rail-way constate un projet qui n’a pas été conduit à terme.