Page:Du Camp - Paris, tome 2.djvu/171

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viandes cuites ou fumées appartiennent à un animal mort naturellement de maladie ou tué selon les règles ; avec un sourire forcé, le marchand avoue la fraude essayée, et le corps du délit est jeté dans la manne de la fourrière, que les gens du marché appellent le panier à salade, en souvenir de la voiture qui jadis transportait les prisonniers.

Quelque considérables que soient les quantités de subsistances que nous avons énoncées en parlant des différents pavillons des Halles, elles sont loin de suffire à l’alimentation de Paris ; la facilité extraordinaire et croissante des communications engage bien des marchands, bien des particuliers même à se faire adresser des comestibles à domicile, et de même que tous les liquides consommés par la grande ville ne passent pas à l’Entrepôt général, de même toutes les denrées alimentaires n’ont pas été amenées sur les marchés. Le chiffre qu’elles représentent est très-important cependant, et l’on doit en tenir compte lorsqu’on veut apprécier d’aussi près que possible les diverses ressources dont Paris peut user pour son alimentation.

On se rappelle les quantités de blés, de farines, de pain, de viande, de vin que j’ai citées, je n’en reparlerai donc pas ; on n’a pas oublié non plus que les droits perçus à la barrière sont des droits selon le poids, et qu’on ne peut dès lors entrer dans aucun détail de variétés et d’espèces, comme ou peut le faire lorsqu’on parle des denrées importées sur les marchés et ayant acquitté un droit ad valorem qui par lui-même classe et définit l’objet vendu. En 1868, Paris a reçu directement 10 288 182 kilogrammes de raisins, 150 053 kilogrammes de truffes ou de denrées truffées, 1 326 620 kilogrammes de volaille et gibier, 62 192 kilogrammes de poissons de mer et d’eau douce, 192 916 kilogrammes d’huîtres, dont 12 609 marinées, 4 247 492 kilo-