Page:Du Camp - Paris, tome 2.djvu/267

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aux transactions multiples du commerce est compliquée pour lui d’une responsabilité incessante qui ne laisse pas d’être redoutable. En effet, les métaux répartis dans ses divers ateliers, sous forme de lingots, de lames, de cisailles, de flans, de grenailles, de poussières, s’élèvent parfois à une somme de 12 ou 15 millions, dont il doit tenir un compte rigoureux à ceux qui les lui ont confiés. Il y a là une cause de préoccupation qui explique bien des tâtonnements et suffit peut-être à les justifier.

Il est un nouveau mode de vérification du poids des monnaies qui, s’il était adopté définitivement par la commission, hâterait les améliorations que nous venons d’indiquer. On étudie, on expérimente en ce moment dans les ateliers du quai Conti la machine à peser de James Murdoch Napier, qui déjà, depuis dix-huit ans, fonctionne avec succès à la Monnaie de Londres. C’est une balance automatique qui, une fois mise en jeu à l’aide de la vapeur, fait sa besogne toute seule avec une régularité, une précision extra-humaine. Elle ne se trompe jamais : selon que la pièce qu’elle apprécie est faible, forte ou droite, elle la dirige elle-même dans une trémie particulière aboutissant à un réservoir spécial. Tous les mouvements sont combinés de telle sorte que l’erreur est impossible. À la voir manœuvrer avec une lenteur apparente on dirait qu’elle prend toutes sortes de précautions pour ne se jamais tromper. Elle pèse facilement 1 500 pièces de 20 francs en une heure, ce qui dépasse d’un grand tiers au moins le travail du meilleur ouvrier.

Mais pour que sa sûreté d’exécution ne défaille pas, il est nécessaire que rien ne vienne la troubler, que nulle trépidation ne puisse l’atteindre, ce qui est difficile à Paris, où l’activité de nos rues, toujours sillonnées de voitures, ébranle les plus lourdes constructions. On a donc été obligé d’isoler l’appareil : on a creusé un puits qui