Page:Du Camp - Paris, tome 2.djvu/269

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énorme proportion la richesse métallique de notre pays s’est augmenté. De 1726 au 1er  prairial an V (20 mai 1797), on a émis en France pour 2 969 803 502 francs de monnaies d’or et d’argent ; sous le second Empire, depuis le 1er  janvier 1855 jusqu’au 31 décembre 1868, on a frappé en or et en argent une valeur de 6 108 342 283 francs 50 cent. ; dans ces quantités, se rapportant à une courte période de seize ans, l’argent n’entre que pour la somme relativement minime de 368 525 153 francs 50 cent. ; le reste, près de 6 milliards, appartient à l’or[1]. Ce seul fait explique et au delà le renchérissement successif de toutes les denrées, de tous les objets de consommation, en un mot de ce qu’on nomme la vie matérielle. Le métal monétaire perdant progressivement de sa valeur par suite de l’abondance avec laquelle on le produit, doit-on s’étonner d’assister à une augmentation de prix en rapport avec la moins-value forcée des monnaies ? C’est là un phénomène naturel, mais qui n’en est pas moins singulièrement pénible et douloureux pour les personnes qui, n’exerçant point une fonction propre à les enrichir, voient chaque jour diminuer l’importance de leurs revenus, quoique le chiffre nominal en reste le même.

iii. — les médailles,

Le balancier des médailles. — Canons russes. — Manœuvre. — Médailles de sainteté. — Les passes. — Les médailles antiques. — L’école de David. — Les graveurs. — Dissonance. — Une médaille de M. Bovy. — La patine chocolat. — La patine de M. Barye. — Impuissance de la commission. — Le musée monétaire. — Dépouillé par la Bibliothèque
  1. À ces sommes il faut ajouter 59 300 000 francs de monnaies de bronze, qui toutes ont été frappées depuis l’établissement du second Empire (loi du 6 mai 1852). Voy. sur ce sujet une très-intéressante brochure de M. Ernest Dumas : Note sur l’émission en France des monnaies décimales de bronze. Imprimerie nationale, 1868.