Page:Du Camp - Paris, tome 2.djvu/279

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beautés ; mais il est très-dur, très-résistant, exige des passes nombreuses, et fatigue les coins d’une façon notable. Le cuivre, au contraire, est d’une ductilité parfaite ; il cède rapidement au choc du balancier, et, s’il produit des médailles d’une valeur contestable, on est certain du moins qu’il n’use pas les matrices dont on se sert pour donner l’empreinte. Périssent les coins plutôt qu’un principe ! Une médaille de cuivre est une médaille déshonorée, molle, flasque, d’un relief naturellement fruste et que le moindre frottement contre un corps dur écorche et met en péril. Il faut employer le bronze, dussent les coins être brisés. Dans ce cas-là, le malheur serait loin d’être irréparable, puisque l’on possède les poinçons avec lesquels on peut toujours, à volonté, faire des matrices nouvelles.

Dans le vestibule qui précède le musée, on a réuni, dans de grandes vitrines, des spécimens figurant les différents états par où passent les monnaies d’or, d’argent, de bronze, depuis le lingot brut jusqu’à la pièce parfaite. Là il est facile d’étudier l’aspect que présentent les barres, les lames, les bandes, les cisailles, les flans, et l’on peut, sans longue étude, se rendre compte des diverses phases de la fabrication. Un cabinet voisin, largement éclairé, contient une collection de timbres-poste. Tout en rendant justice à l’esprit qui a présidé à cette création, on peut trouver que le résultat en est peu satisfaisant. Une collection de cette nature n’a d’importance qu’à la condition d’être complète, d’offrir la suite chronologique et ininterrompue des types créés dans tous les pays du monde, et il faut reconnaître que, sous ce rapport, le musée de la Monnaie laisse beaucoup à désirer.

Telles sont les diverses installations de l’hôtel du quai Conti, en ce qui concerne les monnaies et les médailles, c’est-à-dire les deux objets pour lesquels il a