Page:Du Camp - Paris, tome 2.djvu/312

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le troisième du 17 février. De cette façon, il ne peut y avoir de doute possible, si plus tard on rapporte à la Banque des billets avariés appartenant à ces émissions. Le chef de l’imprimerie se fait alors délivrer, sur récépissé signé de lui, les feuilles qui lui sont nécessaires, et, après les avoir comptées, les remet à ses ouvriers.

L’imprimerie fait partie des bâtiments mêmes de la Banque ; nul, s’il n’appartient à ce service spécial, n’a le droit d’y pénétrer. Elle est vaste, très-éclairée, comme il convient à des ateliers pareils, et outillée d’instruments d’une précision extraordinaire. Les ouvriers chargés de manœuvrer ces presses sont choisis avec soin : on peut dire de tous que ce sont des hommes de confiance. Aux murailles sont appendus de grands cadres où l’on voit les spécimens des billets que la Banque a fabriqués pour les États-Pontificaux et l’ex-empire du Mexique ; comme la banque dont ils devaient être l’instrument, ces derniers sont restés à l’état de projet. Dans un atelier isolé, on estampe sur des toiles en fil d’archal, nommées toiles vélines, les lettres qui doivent former le filigrane intérieur du papier. Les encres et feuilles non distribuées, les matrices des planches, sont gardées et enfermées dans une caisse dont le chef de l’imprimerie a seul la clef et dont il est responsable. La planche qui sert pour l’impression des billets de 1 000 francs a été livrée en 1842 par M. Barre père, à qui elle a coûté trois années de travail ; elle est d’acier et ne passe jamais sous les presses. Elle sert à faire des clichés à l’aide de la galvanoplastie, et ces clichés peuvent sans être trop fatigués tirer 50 ou 60 000 épreuves. C’est là le vieux système ; il est délaissé aujourd’hui pour les nouvelles coupures.

À cette heure, on dessine un billet de banque à une échelle exagérée ; par la photographie on le réduit aux