La Banque parait décidée à ne plus émettre que des billets de 1 000, de 500, de 100 et de 50 francs. Les billets de 100 ont rendu les billets de 200 francs inutiles ; aussi l’on retire ces derniers à mesure qu’ils rentrent dans les caisses. Il est aussi un autre genre de billets auxquels on a essayé d’habituer le public, qui s’y est toujours, et avec raison, montré plus qu’indiffèrent. Je veux parler des billets de 5 000 francs, billets fort beaux, imprimés en carmin, qui furent créés le 28 mai 1846. On en a émis 4 000, et, à l’heure qu’il est, il n’en reste que huit en circulation. On en opère le retrait et l’on n’en livre plus. Il y a peu d’années cependant, un homme de lettres pompeux, ayant à recevoir ou à donner une dot de 60 000 francs, voulut, par excès de belles manières, qu’elle fût payée en billets de 5 000 francs. La Banque, fort complaisante, lui en remit 12. Le lendemain ils étaient rentrés à la caisse, car on était promptement venu les échanger contre des valeurs moins ambitieuses et plus faciles à faire mouvoir.
Dans le principe, les billets étaient imprimés en noir. L’invention de la photographie a forcé la Banque à renoncer à cette vieille méthode. Rien n’était plus facile que d’employer un billet comme cliché, d’en tirer une épreuve qui, devenue cliché à son tour, donnait une reproduction exacte du modèle. Deux couleurs sont absolument réfractaires au procédé daguerrien, malgré toutes les améliorations qu’il a subies depuis quelques années : c’est le bleu et le jaune ; l’un ne laisse qu’une trace très-peu perceptible, l’autre donne des tons invariablement noirs. Partant de ce fait d’expérience, le conseil a décidé, dans sa séance du 4 décembre 1862, que désormais tous les billets, qu’elle qu’en fût la coupure, seraient imprimés en bleu et porteraient une vignette sur chaque face. Les premiers billets de la nouvelle fabrication ont été versés à la caisse le 5 août 1863.