heureusement en vain, de soutenir des opérations d’intérêt général touchant à l’agriculture et au commerce, ils obéissaient à l’ancienne idée latine, catholique, essentiellement française, en vertu de laquelle on a toujours recours à l’ingérence du gouvernement, qui tue l’initiative individuelle.
La Banque a résisté, et elle a bien fait. Mole sua stat. Elle veut simplement, mais elle veut avec une inébranlable fermeté, que son billet soit bien réellement de l’or non-seulement pour elle, mais pour tout le monde. Ce résultat, qui pourrait nier qu’elle ne l’ait toujours obtenu ? Le jour où ce vieux monument se laisserait envahir par les plantes parasites, il ne tarderait pas à être couché dans la poussière. C’est pour avoir voulu trop généraliser ses opérations que Law a jeté la France dans une banqueroute formidable. L’argent de la Banque n’appartient pas à la Banque ; elle en est le dépositaire, parce qu’on le lui a confié et parce qu’il est la garantie de sa monnaie fiduciaire. Si elle répudiait ce principe, elle entrerait dans la vie d’aventures qui mène au port quelquefois et le plus souvent au naufrage.
En dehors des conseillers trop intéressés pour être écoutés et qui veulent forcer la Banque à rompre brusquement avec ses sages traditions, elle a des ennemis qui verraient volontiers dans sa ruine le commencement de la félicité publique. De ceux-là il faut sourire, car ils ne sont point dangereux. Un agitateur célèbre, montrant du doigt l’hôtel de la rue de la Vrillière, a dit : « C’est là qu’il faut faire la prochaine révolution ! » Niaiserie d’un écrivain qui s’emporte à son propre lyrisme et d’un niveleur envieux ! La Banque est le cœur même de la vitalité commerciale et industrielle de la France ; c’est la bourse toujours ouverte où les petites gens vont puiser : elle est à la fois le phare, le refuge et le port de ravitaillement ; tout succomberait