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CHAPITRE XII

LES MALFAITEURS


i. — caractères généraux.

L’enfer. — Nombre. — Les formes du vol. — Voler l’État, ce n’est point voler. — Mobiles des crimes. — Rafinat. — Similitude de mœurs. — Vanité et générosité des voleurs. — Ils se trahissent eux-mêmes. — La confection. — Pour avoir de beaux bonnets. — Un père gourmand. — Délicatesse littéraire de Lacenaire. — Précocité. — Indifférence des vieux criminels. — La grande soulasse — Émotion fraternelle. — Piednoir. — Le comte de Belair. — La vie élégante. — De père en fils. — Voleurs de race juive. — L’école du crime. — Les théoriciens.


Lorsque Virgile, conduisant Dante vers l’enfer, arriva au seuil redoutable, il se tourna vers le poëte florentin et lui dit qu’il allait lui faire voir

le genti dolorose
C’hanno perduto il ben dell’ intelletto,


« les races douloureuses qui ont perdu le bien de l’intelligence. » Ces paroles, je pourrais aussi les adresser au lecteur, car je vais essayer de lui faire comprendre la vie, les mœurs, le langage de ces êtres pervertis qui, par suite d’instincts mauvais ou d’inéluctables circonstances, ont réellement perdu l’esprit, et vont deman-