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Page:Du Camp - Paris, tome 3.djvu/86

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tains services spéciaux ; ils occupent le poste des halles, sont envoyés aux Champs-Élysées, au bois de Boulogne, aux expositions, aux théâtres, aux fêtes publiques, aux revues, et sont mis en mouvement aussitôt qu’un cas exceptionnel se présente. Ce sont eux qui donnent dans les grands moments et font les grosses besognes ; aussi la population, qui les appelle les cognes, n’entretient-elle pas toujours avec eux des rapports empreints d’une cordialité irréprochable. Une brigade également désignée par le vaisseau est exclusivement chargée de surveiller le service des voitures publiques et d’appliquer les punitions administratives prononcées pour contraventions. La présence de tous ces agents dans les milieux encombrés par la foule procure, je le répète, une sérieuse sécurité relative à notre ville, où tous les jours plus de 1 800 000 personnes sont en action. Leur aspect seul paralyse bien des malfaiteurs. On en a une preuve convaincante par ce qui s’est passé à l’Exposition universelle de 1867. On se rappelle la cohue qui s’y entassait, les tentations de toute sorte qui semblaient attirer la main des filous ; grâce à la vigilance et à l’uniforme protecteur des sergents de ville qu’on apercevait dans chaque travée, dans chaque salle, presque devant chaque boutique, les vols ont été fort rares. Les déclarations reçues depuis le 4 avril jusqu’au 3 novembre inclusivement, c’est-à-dire pendant une période de sept mois, se sont élevées au chiffre de cent soixante-neuf ; une seule avait une importance réelle et constatait un vol de 36 800 francs commis dans la vitrine de M. Froment-Meurice, le lendemain de la clôture définitive de l’Exposition.

    militaire qui, il faut l’espérer, ne sera que provisoire, car elle est en contradiction flagrante avec le genre de services qu’ils sont appelés à rendre à la population. Lors de l’investissement de Paris par les armées allemandes, ils ont été incorporés dans la brigade Porion, qui a su faire parler d’elle. Pendant le siège soutenu par les insurgés de la Commune, ils ont été constamment d’avant-garde à Issy et sur Courbevoie. Dans ces deux circonstances leur conduite a été héroïque.