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— 22 731 872 francs 86 centimes. Il avait là de quoi se constituer un capital roulant qui l’affranchissait pour toujours des emprunts qu’il sera forcé de contracter, tant que sa situation n’aura pas été modifiée.

Pour que le Mont-de-Piété soit réellement l’institution qu’il doit être, pour qu’il puisse décharger le public des droits dont celui-ci est accablé, il doit être débarrassé de l’ingérence des hospices, de l’intervention des commissionnaires et de celle des commissaires-priseurs. Il ne dépend que de lui de se délivrer des commissionnaires, ce qui produirait immédiatement une économie de 3 pour 100 dont l’emprunteur bénéficierait. On peut facilement obtenir ce résultat en poursuivant l’œuvre intelligente entreprise par M. Ledieu, qui fut directeur du Mont-de-Piété pendant la période impériale. Avec une grande fermeté et une prudence remarquable, comprenant qu’il importait avant tout de dégréver les charges qui pèsent sur le nantissement, il combattit les commissionnaires pied à pied, sans se lasser, sans se laisser émouvoir par des plaintes qui avaient leur raison d’être, sans céder aux influences souvent considérables que l’on mit en avant. Partout où il put, il les remplaça par des bureaux auxiliaires, annexes directes du Mont-de-Piété, et qui font le prêt aux mêmes conditions que lui. De 1857 à 1868 il est parvenu non sans peine à créer vingt-deux bureaux auxiliaires, et en 1862 il obtint la construction de la grande succursale de la rue Servan.

Il est intéressant de constater en quelle proportion le public a profité de ce nouvel état de choses : en 1856 le total des engagements est de 1 303 845 articles, le prêt est de 23 869 488 francs, sur lesquels les commissionnaires engagent 1 015 432 objets, auxquels on avance 17 212 280 francs ; les droits de commission s’élèvent à 472 603 fr. 54 centimes. — En 1869, ces mêmes droits