Page:Du Camp - Paris, tome 5.djvu/86

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reconnue ; ai-je besoin de dire que son école mérite d’être citée comme modèle ?

En général, le personnel enseignant employé dans les établissements communaux de Paris ne mérite que des éloges ; il y a bien, par-ci par-là, quelque directrice qui ne serait pas fâchée de laisser entrevoir qu’elle descend des Mérovingiens, ou quelques directeurs qui n’ont d’autres moyens de discipline que « la majesté du regard », — le mot m’a été dit ; — mais ce sont là des défauts minimes, défauts de surface qui n’altèrent en rien la qualité réelle, le dévouement sans relâche dont les instituteurs et les institutrices font preuve à tous les degrés.

Si les maîtres sont bons, si, pour la plupart, les écoliers sont attentifs, si l’enseignement est très-bien combiné et habilement donné, que manque-t-il donc à beaucoup de nos écoles pour être parfaites ? Il leur manque tout simplement d’être appropriées à l’objet en vertu duquel elles ont été créées, — il leur manque d’être des écoles. Celles qui ont été construites exprès dans les quartiers nouvellement annexés, ou dans ceux que l’on a vivifiés en y traçant de larges voies de communication, sont excellentes. Elles ont été bâties en vue d’un but défini qui a été parfaitement atteint. Les écoles de la rue de Puebla, de la rue Malesherbes, de la place de la mairie au XIVe arrondissement, la salle d’asile de la rue Leclerc, de la Tombe-Issoire, sont irréprochables ; on y trouve des préaux, des cours plantées, de vastes classes, de l’air et de l’espace, c’est-à-dire de l’hygiène et une surveillance possible.

Il n’en est point ainsi partout. Rue Morand, dans le populeux quartier de la Roquette, où les enfants anémiques et faibles ont besoin de soleil et de verdure, l’école, remarquablement tenue du reste, renfermait 985 enfants le jour où je l’ai visitée, — j’en ai compté 98 dans une seule classe, — et pour toute cette mar-