mort apparente avec la mort réelle. Jadis on était moins prudent, et parfois on était enterré peu d’heures après avoir expiré. On trouve la preuve de ce fait dans l’acte de décès d’un homme dont madame de Sévigné a déploré la mort : « Le 3 juillet 1690, à trois heures du matin, Michel Lasnier, maistre d’hostel de madame la marquise de Sévigny, est décédé rue Couture-Sainte-Catherine, duquel le corps a été inhumé dans le cimetière de l’église Saint-Paul, sa paroisse, le même jour[1]. » Il faut des cas absolument exceptionnels pour que l’on abrège aujourd’hui le délai légal, et la préfecture de police, gardienne de la santé publique, a seule le droit, sous sa responsabilité, de prendre des mesures en conséquence. En comprenant le temps employé au service religieux et au trajet fort long et fort lent à travers-Paris, on peut compter que le délai a toujours été dépassé lorsqu’un corps arrive au cimetière, où l’attendent une fosse préparée et les fossoyeurs chargés de l’inhumer.
ii. les charniers.
- ↑ Voyez Lettres de madame de Sévigné, t. IX, p. 531, édit. Hachette.