Page:Du Camp - Paris, tome 6.djvu/180

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gnages de douleur, devant ces offrandes destinées à apaiser des mânes ou à les réjouir, mais il est plus facile encore de comprendre le sentiment profond qui parfois a si étrangement orné toutes ces tombes, et d’en être attendri.

C’est là une contradiction très-singulière chez la population parisienne. S’il est au monde un peuple sceptique et irrespectueux, certes c’est celui-là. Il a toujours peur de croire que « ça est arrivé » ; c’est son mot. Il n’a que du dédain pour toutes les gloires, de l’ironie pour toutes les supériorités, un mépris hautain et peu justifié pour tout ce qui n’est pas lui. Il ne tient ni à la vie ni aux vivants. Il est indifférent à son passé, qu’il ne connaît guère, et se soucie peu de son avenir, qu’il ne prévoit pas. Ses amours d’hier sont ses haines d’aujourd’hui. Les mains qui ont jeté Marat à la voirie étaient celles qui l’avaient porté au Panthéon ; il est mobile comme le vent et perfide comme la mer ; il est violent à ses heures, ingrat, infidèle, mais il est immuable en ceci : il regarde les cimetières comme des lieux sacrés, il révère ses morts et leur rend un culte qui ressemble bien à de l’idolâtrie.

Appendice.Une détermination et une initiative importantes ont été prises par le conseil municipal de Paris ; il faut espérer que la question des cimetières est résolue et que celle de l’incinération des corps est posée. Voici, du reste, le texte de la délibération, en date du 14 août 1874. « Le Conseil, vu …… délibère : Art. 1er. Il y a lieu d’établir sur le plateau de Méry-sur-Oise un cimetière parisien d’une contenance approximative de 800 hectares, qui sera relié à Paris par un chemin de fer spécial. — Art. 2. M. le Préfet de la Seine est autorisé à provoquer un décret déclarant d’utilité publique la création du cimetière de Méry, et à poursuivre l’achat des parcelles restant à acquérir pour la régularisation du périmètre dudit cimetière, soit à l’amiable, soit par voie d’expropriation pour cause d’utilité publique, conformément à la loi du 3 mai 1841. — Art. 3. M. le Préfet est invité à étudier et à présen-