Page:Du Camp - Paris, tome 6.djvu/21

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ne favorisent pas précisément les affaires publiques : au moment où la dynastie d’Orléans va prendre à son tour la route de l’exil, l’octroi de Paris a encaissé 34 511 389 francs en 1847, et 1848 ne perçoit que 26 millions 1/2. La période du second Empire débute avec 39 millions, et en 1859 arrive à 54. L’année suivante, en 1860, on constate 19 millions de bénéfice ; c’est le plus gros total que l’on ait encore vu : 73 187 156 fr. C’est parce que le décret du 16 juin 1859 a reçu exécution et que la banlieue, comprise dans l’enceinte des fortifications, a été réunie à Paris. Le dernier produit régulier de l’Empire est imposant : 107 557 565 francs en 1869. La guerre se déchaîne, 1870 amène encore 80 millions. La Commune brûle Paris, 1871 s’affaisse jusqu’à 68 millions 1/2. L’apaisement extérieur se fait, les transactions tendent à reprendre un cours à peu près normal, et le compte d’octroi de 1872 se ferme sur 100 436 630 francs. De 1798 à 1869, le produit de l’octroi a donc augmenté de 100 millions[1].

Est-ce un chiffre énorme, et faut-il s’en étonner comme d’une merveille ? faut-il gémir sur la dureté des temps et crier à l’oppression ? Nullement ; cet accroissement est facile à comprendre, si l’on veut tenir compte des modifications qu’ont subies la population parisienne et la valeur de l’argent. En 1801, la population recensée de Paris est de 545 856 habitants ; en 1831, de 713 966 ; en 1841, de 935 261 ; en 1851, de 1 033 262 ; aujourd’hui, elle est de 1 851 792 individus, y compris la population militaire, qui consomme aussi bien que la population civile. À ce total il faut ajouter une masse flottante d’au moins 150 000 étrangers, qui acquittent les taxes comme les Parisiens, puisque comme eux ils se nourrissent ; deux millions de personnes concourent

  1. Voir Pièces justificatives, 2.