Page:Du Camp - Paris, tome 6.djvu/42

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aux besoins de la ville. L’octroi rapporte d’autant plus que la prospérité de la cité est plus grande ; il n’est pas nécessaire dans ce cas de forcer les taxes et de surcharger les denrées ; l’argent vient de lui-même et n’exige pas qu’on aille le chercher.

Le fait seul du temps d’arrêt que subissent les améliorations de Paris est très-préjudiciable à nos finances : avant qu’un locataire ait pu prendre possession d’un appartement dans une maison nouvellement construite, celle-ci a déjà rapporté 5 pour 100 de sa valeur à l’octroi (exactement 4 915 fr. 22 cent. pour une bâtisse de 100 000 francs). Ceci est à considérer, et la ville, dans l’intérêt même de ses propres ressources, fera peut-être bien de reprendre quelques-uns des travaux interrompus depuis les premiers mois de 1870. On s’est plaint jadis que l’on en faisait trop, on se plaint aujourd’hui que l’on n’en fait plus du tout ; entre ces deux extrêmes, il me semble que l’on pourrait déterminer une moyenne raisonnable[1].

L’épithète d’actif appliquée au personnel le plus nombreux de l’octroi est très-méritée, car l’action y est incessante. On ne se doute guère de la quantité extraordinaire de voitures de toute sorte qui, passant aux barrières, nécessitent son intervention. Pour satisfaire la curiosité du lecteur, j’ai fait relever le nombre des voitures, des trains de chemins de fer, des bateaux soumis à la visite des préposés, qui ont pénétré à Paris, du 6 au 7 janvier 1874, pendant l’espace de vingt-quatre heures ; 468 trains sont entrés en gare, 128 bateaux ont eu affaire aux employés de la patache, 5 989 voitures ont exigé des formalités de sortie, et 32 354 voitures entrant se sont arrêtées devant les roulettes : 38 949 voitures en une seule journée.

  1. Voir Pièces justificatives, 3.