Page:Du Camp - Souvenirs d’un demi-siècle, tome 2.djvu/7

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ment courtoises succédèrent des relations amicales et nous étions en termes excellents, lorsque la guerre éclata.

Dès que la nouvelle de la défaite de Wœrth parvint à Paris et que l’on comprit que l’Empire n’avait plus que des heures de grâce à vivre, son cabinet, si fort encombré de solliciteurs de la veille et d’amis du lendemain, fut désert. La raison qui en éloignait les autres fut sans doute celle qui m’y attira ; j’y allais tous les jours ; nos causeries étaient tristes, car il se faisait peu d’illusions. C’est alors que naquit entre nous une amitié que le temps a cimentée en la fortifiant et qui dure encore. Le 4 septembre 1870, il m’en donna un témoignage qui m’a laissé pour lui un vif sentiment de gratitude et que je considérai comme une preuve d’affection sincère ; il se réfugia chez moi.

Les renseignements puisés aux sources que je viens d’indiquer et ceux que j’ai pu recueillir moi-même servent de point d’appui au récit que je vais continuer.