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THÉOPHILE GAUTIER.

consacré à l’œuvre de Théophile Gautier. Avec une patience de bénédictin et une persévérance que soutenait l’admiration, l’auteur a rassemblé tous les volumes, tous les articles, toutes les feuilles éparses de l’énorme labeur de Gautier ; il n’a rien omis, rien, pas même les variantes, pas même les errata. C’est l’acte — l’acte mérité — d’un dévot envers son idole. Toute l’œuvre de ce nonchalant, qui fut un des plus rudes ouvriers des lettres françaises, toute cette vaste besogne où sa vie fut occupée, se déroule et se dévoile, jour par jour, heure par heure, pour ainsi dire, depuis le moment où, sortant du collège, Théophile Gautier saisit une plume pour la première fois, jusqu’au moment où elle échappe à sa main glacée. Nul monument plus glorieux, construit de matériaux irrécusables, ne pouvait être élevé à la mémoire du poète et du prosateur. À ceux qui seraient tentés de répéter la calomnie de la banalité oisive : « Gautier est un paresseux », on peut répondre désormais par un démenti irréductible, en montrant les deux énormes volumes où M. Spoelberch de Lovenjoul a condensé le résultat de ses recherches, qui souvent nous serviront de guides[1].

  1. Histoire des œuvres de Théophile Gautier, par le vicomte Spoelberch de Lovenjoul. Paris, Charpentier 1887, 2 vol.  in-8o, 495 et 602 pages. 2370 numéros. J’ai relevé, t. I, de la page 1 à la page 94, le titre des différents journaux et keepsakes où Théophile Gautier a écrit avant d’entrer à la Presse, il m’a paru intéressant de reproduire cette nomenclature, qui n’éveillera aujourd’hui que bien peu de souvenirs : le Gastronome, le Mercure de France du xixe siècle, le Cabinet de lecture, l’Almanach des Muses, la France littéraire, les Annales