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losophe Apollonius dans l’école du brahmane Yarka, et qui des extrémités de la terre avait conduit à Padoue un admirateur de Tite-Live, était venu à Paris rendre hommage aux savants français, et s’éclairer de leurs lumières. On l’adressa au plus savant de tous, à Du Cange, qui lui dit : C’est Mabillon que vous devez aller voir et consulter ; mais Mabillon le renvoya dans l’instant, en lui répondant Retournez à Du Cange, il a été, il est mon maître, et il sera le vôtre. Ce combat touchant d’une préférence réciproque n’était pas un discours, c’était un sentiment et ces deux savants n’eussent pas été également grands s’ils n’eussent pas été également modestes. C’est par cette modestie de sentiments, comme par l’élévation de ses talents, que M. Du Cange avait mérité cette sorte de respect qui lui survit.

Dom Mabillon proclame la valeur et l’utilité du Glossaire de Du Cange dans la préface de son traité De Re diplomatica (1681). Il parle du Glossaire en ces termes « Amplissimus liber, omnibus apertus, de omnibus agens, ex quo, quantum profecerim, malo alios quam te judicare. »

Le Glossaire latin de Du Cange parut en 1678. Plus heureux que La Curne de Sainte-Palaye, il put voir la publication de son ouvrage. Dès l’année suivante, le Glossaire latin fut réimprimé à Francfort-sur-le-Mein

Au commencementdu xviiie siècle, les deux tirages étaient épuisés, et des bénédictins de la congrégation de Saint-Maur préparèrent une nouvelle édition elle fut complétée à l’aide des travaux publiés, depuis 1679, par les savants Mabillon ([1]), Martène ([2]), Dachery ([3]), les frères Sainte-Marthe ([4]), Baluze ([5]), Muratory ([6]) et Adrien de Valois ([7]).

Cette édition parut de 1733 à 1736, et fut suivie, en 1766, d’un supplément en quatre volumes par Dom Carpentier. MM. Didot ont eu l’excellente pensée de réimprimer l’édition de 1733-36, en y plaçant, dans l’ordre alphabétique, les articles du supplément de Dom Carpentier. Ce travail, confié au savant M. Henschel, a été exécuté de 1840 à 1850, avec le soin le plus consciencieux et le plus intelligent.

L’œuvre de Du Cange mérite notre respectueuse admiration. Avant cet érudit, on ne possédait aucun dictionnaire de la basse-

  1. (1) Vetera Analecta.
  2. (2) Veterum scriptorum.
  3. (3)Spicilegium veterum aliquot scriptorum.
  4. (4)Gallia Christiana.
  5. (5) Capitular. Regnum Francorum. Miscellanea.
  6. (6) Rerum Italicarum scriptores.
  7. (7)Valesiana.