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Page:Du Deffand - Correspondance complète de Mme Du Deffand, tome 1.djvu/138

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vous demande toujours Vattelet ; si j’y suis seule, il ira bien ; si M. de Choiseul y est, il ira encore mieux.

La médecine a fort bien fait on a fort bien dormi cette nuit ; on est parti ce matin. Pour moi, j’ai l’estomac dérangé, mais je ne me donne pas la peine ni de m’inquiéter de mes maux, ni de m’en affliger, ni de chercher à les guérir. J’irai vous voir tantôt, chez le président, parce que je veux le voir, et parce que c’est le plus près de chez moi. Toute vieille que je suis, je n’en suis pas moins étourdie ; je ne me suis souvenue de votre livre que parce que vous me l’avez demandé je l’ai cherché dans tous mes sacs, et partout on le cherche encore ; j’imagine que j’ai oublié de l’emporter de chez vous ; faites l’y chercher, je vous prie, et vous m’en direz des nouvelles tantôt.

Adieu, ma chère enfant.


LETTRE III


DE LA DUCHESSE DE CHOISEUL À MADAME DU DEFFAND


De Chatellier, ce 24 (sans date).

Point de comparaisons, je vous prie, ma chère enfant ; je ne pense pas qu’elles puissent jamais être à mon avantage, surtout celle de madame de Flamarens aimez-moi comme moi et non comme une autre, afin que par la suite je n’aie rien à y perdre. Je suis aussi touchée qu’étonnée, ma chère enfant, du sentiment que vous me marquez ; je ne me croyais pas faite pour en inspirer un si vif, mais je n’en suis que plus flattée, car la vanité ne perd jamais de ses droits, ou plutôt, c’est mon cœur qui réclame les siens dans cette occasion ; mais je vous vois d’ici me dire ce que vous m’avez déjà dit mille fois : Ah ! ma grand’maman, vous ne pensez pas un mot de ce que vous dites là. Je vous demande pardon, ma chère enfant, je le pense très-véritablement ; mais est-ce que