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Page:Du Laurens de la Barre - Fantômes bretons.djvu/13

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LE POUSSEUR DE LA DOURDU


Son fiancé inconsolable retourna mourir dans son île natale.

Les traditions de la mer racontent que parfois, dans le calme des belles nuits d’été, des marins ont vu la brune fille de la grève, debout sur la roche noire, contemplant les flots, puis s’y plongeant tout à coup, à l’endroit où gît le vaisseau naufragé. Mais, gardez-vous de monter sur ce rocher de malheur, car le Pousseur y monterait avec vous peut-être… l’inévitable Pousseur, qui, pareil au torrent des passions et aux appâts du monde, entraîne sans merci l’imprudent et surtout l’ambitieux que la convoitise amène sous sa fatale main.


Coat-ar-Roch, 2 novembre 1865.