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L’HOMME EMBORNÉ

récit du sorcier




Le conte suivant n’est pas un conte purement breton, débité en brezonnek, et traduit de cet idiome pittoresque. L’Homme emborné m’a été raconté par un vieux sorcier de Konkoret, dans le Morbihan, à Konkoret même, ce vrai pays des vrais sorciers et sorcières. D’ailleurs, le nom l’atteste, puisque kored veut dire fées en breton.

Il n’existe pas sous le soleil, dit-on, de pays où les bornes soient plus légères que dans ce bon Morbihan. Les pierres bornales y roulent comme des boules, ou disparaissent comme par enchantement. C’est singulier, mais cela se voit souvent. En voici un exemple.


I

Il y avait une fois, entre Gaël et Mauron, un vieux journalier qui n’avait qu’un champ pour tout bien, et malheureusement, comme Mathurin était un peu licheur et paresseux, il trouvait son champ trop petit