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Page:Du Laurens de la Barre - Fantômes bretons.djvu/178

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FANTÔMES BRETONS


— Oh ! oh ! ce être trop beaucoup fort.

— Allons, vieux goddam, vous étiez plus généreux la dernière fois que nous avons causé là-bas, sur la pointe ; mais n’importe, tope pour soixante. Mille bombes ! ce n’est pas trop pour risquer la cravate de chanvre… Hein ! qu’est-ce que vous dites ?

Moa, rien, je réfléchissais.

— C’est drôle, j’ai entendu comme si quelqu’un marchait par là, sur les rochers, au-dessus de nous… écoutez… je n’entends plus rien. C’est le vent qui roule des cailloux sur la falaise. Allons, topez-vous pour soixante guinées.

— Ce était beaucoup fort pour piloter une corvette ; mais je accepte.

— Et vous payez apparemment ?

Yes : la moitié… voilà : comptez… L’autre moitié à bord de l’Atalante

Puis l’Anglais continua, à voix plus basse, de compléter les instructions nécessaires pour accomplir l’expédition convenue. Il s’agissait, disons-le en peu de mots, de piloter quelques navires anglais, par un temps et une nuit convenables, dans la passe où la Galathée s’était réfugiée, afin de l’écraser sous le nombre et de l’amariner aisément. Telle était la nouvelle trahison que méditait le Nantais. La conférence étant terminée, les complices se séparèrent. La nuit était déjà bien avancée et le vent commençait à souffler avec violence. L’officier anglais regagna la chaloupe qui l’avait amené au moyen du signal de Corfmat ; tandis que celui-ci se dirigeait vers la baie