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Page:Du Laurens de la Barre - Fantômes bretons.djvu/61

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UNE CHAISE EN ENFER


— Moi ? je ne sais pas, répondit maître Griff : je vais chercher par là un trône, sensé. Connais-tu par ici un roi pané, qui voudrait vendre sa place pour une jolie somme ?

— Un roi pané ? dit Iann, connais pas… Ah ! si fait pourtant. On dit qu’il y a là-bas, dans une forêt, du côté de la mer, un vieux roi saxon, sans le sou et sourd comme une bûche : c’est le roi Parafilando, ce qui veut dire prêt à filer ; tu comprends.

— Oui, voilà mon affaire. À présent, le chemin ?

— Oh ! le chemin n’est pas difficile ; quand tu auras monté la côte du Cheval, tu verras une route à gauche ; tu feras trois lieues par là. Alors tu tourneras par un chemin à droite ; tu iras jusqu’à une pierre levée qui est au milieu ; et puis tu prendras à gauche ; tu iras jusqu’à un moulin ; alors tu verras un grand bois ; tu iras sur la droite, ensuite…

— Ah ! dis donc, l’ami, interrompit Griffard, tu plaisantes avec tes à droite, à gauche, tu iras, tu prendras, etc… Moi, je suis Griffard, et je n’aime pas à rire ; ainsi fais ton paquet ; tu vas me piloter, et tu auras encore trois jaunets pour ta peine.

Jannik-Kidour qui aurait donné, sensé, toute sa boutique pour moins de la moitié, fit son paquet en prenant son bonnet et son bâton, et se hâta de mettre la clef sous la porte, sans trop de regrets, vu qu’il devait déjà deux années de fermage à son propriétaire. Il y en a beaucoup qui paient comme cela du côté de Gourin et ailleurs, pas vrai ?

Voilà donc Griffard et Iann Kidour en route comme