Page:Du Ryer - Dynamis, reyne de Carie, 1653.djvu/52

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Proxène, seule.

Céderai-je au transport qu'excite la colère ?

Mais j'aperçois la soeur, il faut revoir le frère ;

Et si ce frère ingrat me montre un lâche coeur,

Alors pour me venger je reverrai la soeur.



Scène II

Dynamis, seule.

À quelle extrémité me suis-je destinée ?

Vouloir abandonner un Trône où je suis née ;

Vouloir sortir du rang et du nombre des Dieux,

Est-ce garder un coeur illustre et glorieux ?

Est-ce avoir mérité de porter la Couronne,

Que de vouloir quitter la splendeur qu'elle donne ?

N'est-ce pas à sa honte et dire et témoigner

Ou qu'on a régné mal, ou qu'on ne peut régner ?

Que l'on ne dise point qu'il est d'un grand courage

De quitter les Grandeurs que l'on eut en partage,

Et qu'il n'appartiendra qu'aux esprits généreux

De mépriser les biens qui nous rendent heureux :

Quiconque a le premier inventé ces Maximes,