Page:Du Ryer - Dynamis, reyne de Carie, 1653.djvu/93

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Lorsque je le pouvais si je l'eusse voulu ;

Nous aurions fait céder votre désir au nôtre ;

Qui fit le premier crime, aurait pu faire l'autre.

Cependant qu'ai-je fait que n'avouât un Roi ?

Jetez partout les yeux, tout parlera pour moi.

Vous, vous direz vous-même, il a sauvé ma gloire,

Il a mis dans mes mains la force et la victoire,

Et ne m'a découvert son amour et son coeur,

Que quand il le pouvait sans que j'en eusse peur.

Oui devant que mon coeur, de qui vous êtes l'âme,

Se montrât à vos yeux plein d'amour et de flamme,

J'ai voulu vous revoir dans cette liberté

Que donne aux Potentats l'entière autorité ;

J'ai voulu vous revoir puissante et souveraine,

En état de nouer ou de rompre ma chaîne,

Et que vos volontés maîtresses à leur tour,

Me pussent refuser ou donner votre amour.

Le crime, qui n'agit que par la violence,

Eût-il pu se résoudre à tant de patience ?

Le crime qui peut tout, quand tout est agité,

Eût-il pu s'en remettre à votre volonté ?

Et même, maintenant que vos yeux invincibles

Rendent dans mon esprit leurs flammes plus sensibles,

Si voulant vous servir de vos droits absolus,

Vous me disiez enfin, Va je ne t'aime plus :

Je défendrais la plainte à mon âme asservie,