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Page:Du Saussay - Perverse, 1896.djvu/104

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PERVERSE

jeune femme. Les heures passaient ; quatre heures avaient sonné. Elle essaya de dormir sans y réussir. Lentement, le jour monta et remplit la chambre, dont ni les persiennes ni les rideaux de la croisée n’avaient été fermés.

— La canaille, dit-elle, il me la paiera, celle-là !

Elle redescendit chez elle et s’endormit dans son lit très bas, de bois noir et d’argent.

Vers midi, sa femme de chambre vint l’éveiller.

— Allez dire à Monsieur que je veux le voir, dit Suzanne.

Et assise sur son lit, les mains embrassant ses genoux, les cheveux aux reins, mêlés à la batiste et à la soie de sa chemise de nuit, elle attendit :

Il n’y a personne chez Monsieur, dit la femme de chambre. Monsieur a dû sortir ce matin, de bonne heure, car son lit est défait.

— Quand il rentrera, envoyez-le-moi. C’est bien.