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Page:Du Saussay - Perverse, 1896.djvu/105

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PERVERSE

Lorsqu’elle fut seule :

— Ah ! tu découches, mon vieux ! je vais t’en foutre une volée ! Voyez-vous ce maquereau ! que j’entretiens en me crevant la peau, et qui me trompe avec des salopes comme lui !

Elle fit sa toilette, rageuse, s’arracha quelques cheveux en se peignant et, naturellement, ces cheveux furent une cause de plus pour entretenir sa rage.

Elle déjeuna au galop, trouva tout mauvais, manda la cuisinière :

— Est-ce que vous faites la cuisine pour une truie, vous ?

— Mais, madame…

— Je ne vous demande pas ça ! Mais qui vous a appris à faire d’ignobles ratatouilles sur lesquelles des chiens crevant de faim, cracheraient… dégueuleraient ? Est-ce que vous vous foutez de moi, vous aussi ?

— Madame sait bien que j’ai appris la cuisine chez la duchesse de…

— Vous n’êtes pas chez une duchesse, ici, vous êtes chez une grue ; mais vous