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Page:Du Saussay - Perverse, 1896.djvu/116

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PERVERSE

quand il reviendrait, il retrouverait une petite femme, plus fatiguée du tout et belle… comme tu m’aimes…

Johnson embrassa Suzanne et sortit.

Quelques instants après, la femme de chambre entra et avertit Suzanne que le marquis de Plombières était chez lui.

— Allez le prévenir que j’ai à lui parler, tout de suite.

Dans sa robe de chambre de foulard rose, Suzanne était superbe. L’élégance acquise complétait sa beauté et donnait à sa personne une grandeur d’attitude à la fois sévère et hautaine qui n’était pas sans noblesse.

Comme une lionne en colère, elle allait dans le boudoir, les mains appuyées sur ses hanches rebondies et riches, dessinant la splendeur de ses formes. Libres, ses seins se dressaient sous l’étoffe et y marquaient leurs pointes. Courts et noirs ses cheveux reposaient sur ses épaules et encadraient son visage d’ébène luisante. Les mains et les chevilles seules révélaient la roture de cette délicieuse fille devenue reine d’amour