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Page:Du Saussay - Perverse, 1896.djvu/122

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PERVERSE

et Paula reconquit toute sa liberté qu’elle n’avait, d’ailleurs, consenti à perdre que pour elle-même, par tenue, par dignité.

Alors, le Théâtre Français donna l’Ami des femmes, la meilleure pièce, la seule vraisemblable peut-être du théâtre d’Alexandre Dumas, la seule au moins qui soit réellement une œuvre humaine, sous l’escorte des mensonges chers à l’observation trop particulière du maître. Quoiqu’il y jouât un personnage secondaire, l’acteur de Lory fit sensation, et sa voix onctueuse et douce, sa voix-à-femmes mélodieuse et souple, recherchée et délicieusement maniérée, conquit d’un seul coup Paula qui entendait de Lory pour la première fois.

Dans la loge, seul, de Plombières l’accompagnait ; Paula, avec cette folie qu’ont toutes les femmes de rêver leurs amants pareils aux cabotins sur la scène, trouva le marquis insignifiant et nul.

Il voulut, durant un entr’acte, l’embrasser :

— Laisse-moi, dit-elle.