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Page:Du Saussay - Perverse, 1896.djvu/127

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PERVERSE

— Reste-là sur ce banc, dit-elle à de Plombières, et regarde-moi.

Il la vit s’éloigner derrière les arbres, silencieuse, grande, et se mêler aux groupes d’amateurs de plaisir louche.

Mais il se leva pour la suivre mieux. Il ressemblait alors au souteneur de bas étage qui suit la marmite et l’accompagne au turbin.

Paula croisa un passant et l’aborda ; l’homme passa sans même la regarder. Non découragée, elle continua à marcher. Assis sur un banc, un vieux monsieur, respectable de mine, décoré, portant des favoris, fumait un cigare. Elle s’assit près de lui, lui parla du beau ciel, lui demanda s’il venait du Jardin de Paris, tout proche. Et tandis que son compagnon de banc s’approchait et se serrait contre elle avec un sourire baveux, elle lui murmura à l’oreille des paroles canailles.

Gaston de Plombières passa devant eux, lentement, et regarda le groupe qu’ils formaient presqu’enlacés. Quand il les eut