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Page:Du Saussay - Perverse, 1896.djvu/132

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PERVERSE

Le printemps, revenu avec ses fleurs et ses parfums, émoustillait ses désirs de chair.

Mais c’était toujours la même gamme à monter et à descendre, le plaisir pareil et la monotonie de l’amour banal l’agaçaient et lui faisaient horreur.

Cependant, elle demeurait l’assoiffée, courant à la joie, avide, lasse et subitement reposée, qui veut du nouveau et appelle l’inconnu.

Son âme perverse, jalouse d’apprendre, escaladait des régions où son corps ne pouvait atteindre, et dans tout son être frémissant passaient les douleurs des déceptions sans cesse renouvelées.

Enfin, le printemps, à son tour, fit place à l’été. Autour d’elle, on parlait du Grand-Prix et des toilettes de circonstance.

— Tu m’accompagneras, dit-elle à Gaston de Plombières, j’irai à Longchamps.

Et, les journées qui précédèrent le grand jour hippique, on vit Paula errer dans le pesage, causer aux jockeys en renom, ap-