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Page:Du Saussay - Perverse, 1896.djvu/133

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PERVERSE

prendre le langage des books, et parier de grosses sommes, au hasard, sur des favoris désignés.

Les jockeys l’intéressaient au plus haut point.

Elle avait envie de savoir jusqu’à quel degré l’homme existait dans ces petits monstres horriblement bâtis, maigres et usés, autour desquels tournaient les femmes à la mode.

Boon, Dodge, White, Morland, Watkins, Bridgeland, Childs, French, Barker, tous les avortons du sport demeuraient une énigme. Elle les considérait mal sur l’oreiller. Que pouvaient bien être, en amour, ces artistes de cheval qui, pareils à des singes vêtus de couleurs chatoyantes au soleil, collaient leur caducité aux reins des purs-sang ?

Jusqu’où l’homme existait-il chez ces êtres bizarres, dont les plus belles femmes attendaient un conseil qui ne venait pas, un sourire prometteur de gain ?

Et puis, Paula qui s’était décidée à jouer,