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Page:Du Saussay - Perverse, 1896.djvu/139

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PERVERSE

— Alors ?

— Alors, tu seras la maîtresse d’un miché millionnaire, dont tu tireras tout ce que tu pourras. Un an peut suffire. De mon côté, je ramasserai tout ce que je pourrai, nous nous marierons et nous ferons des enfants qui seront à nous deux, et nous vivrons, comme des gens chics, comme les gens chics qui donnent mille francs par an au bureau de bienfaisance. Ça te va ?

— Absolument.

— Je t’avertis, pour que l’avenir ne vienne pas t’apporter trop de désillusions, que je ne suis pas plus marquis de Plombières que tu ne t’appelles Mariette d’Anjou. Mais comme les particules ne gênent pas et peuvent servir, je m’en suis orné. Une femme entretenue qui n’a pas un de devant son nom est une femme à la mer…

— Tu deviens cambronien.

— Oh ! si tu veux, tu n’as qu’à mettre une particule au bout. Abondance de biens ne nuit pas. Tu vas donc être une femme épatante, entretenue par un Américain