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Page:Du Saussay - Perverse, 1896.djvu/171

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PERVERSE

larmes qui coulaient de ses yeux noirs, elle lui demanda le bonheur.

Le dernier coup de poing s’allongea dans une caresse.

Après qu’ils se furent aimés, ils constatèrent le nombre de noirs qui seraient des bleus le lendemain. Les magnifiques épaules de la femme étaient toutes violacées, elle avait mal dans les bras ; ils trouvèrent aussi une poignée de cheveux qu’il avait arrachés.

— C’est dommage, dit Suzanne en riant, ces pauvres cheveux… Tiens, prends-les, tu les mettras dans un médaillon.

Elle devenait sentimentale, généralement, après chaque tripotée.

Comme elle se coiffait, cambrée, les bras en l’air, elle dit à Gaston qui fumait une cigarette :

— J’aurais jamais cru qu’un homme aurait été assez canaille pour avoir le courage de vous flanquer de pareilles raclées. Tu avoueras que tu n’es qu’un sale muff ! Regarde mes bras. Que va dire Johnson ?