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Page:Du Saussay - Perverse, 1896.djvu/170

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PERVERSE

chaise longue, et la laissait dire, ricanant.

Tout à coup, — Suzanne avait cessé de se tenir en garde — il se précipita sur elle et la jeta par terre.

— Ah ! tu as soupé de ma fiole ! je te dégoûte ! Eh bien ! je vais te la défoncer, moi, ta fiole, je vais le crever ton ventre de salope, ton ventre à tout faire !

Maintenant, il ne parlait plus, mais les coups pleuvaient dru, et dans la chair rendaient un son mat.

Il la tenait, un genou sur la poitrine, et frappait avec son poing.

— Si ça ne se voyait pas, tiens, comme je te pocherais l’œil ! Mais ta gueule, c’est ton gagne pain, et je la respecte.

Suzanne était réellement de celles qui aiment être battues ; car, à un moment où Gaston se courbait sur elle le poing levé, elle lui jeta les bras autour du cou et, se soulevant autant qu’elle le put, elle noua ses lèvres aux lèvres de la brute, et, lui souriant, de ses belles lèvres, humides des