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Page:Du Saussay - Perverse, 1896.djvu/185

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PERVERSE

Seul, il touchait l’enfant, attendant le résultat du poison de vie qu’il avait fait pénétrer dans la chair du petit être.

Autant que Paula, le docteur Desgrangiers regardait avec une jalouse espérance. Est-ce que ses observations, est-ce que la science, tout, n’était pas un mensonge ?

Est-ce que sa réputation n’était pas une chimère ?

Serait-il celui qui passe et qui guérit ?

Serait-il celui qui vient et sauve, et sèche les larmes, et fait sourire les mères ?

Serait-il, lui, l’homme, le mille fois père, qui donne la vie à ceux qui n’en ont plus, ou presque plus ?

Serait-il le trompé ? Deviendrait-il le désespéré, lui, le sans maîtresse, lui, le jeune, le mâle qui n’avait jamais aimé que la noble ambition de faire du bien à l’humanité ? Serait-il trompé par son art, comme des amants vulgaires sont trompés par les femmes qu’ils aiment ?

Ses précédentes cures !

Peut-être l’effet du hasard…