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Page:Du Saussay - Perverse, 1896.djvu/184

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PERVERSE

Il ouvrit une boîte apportée avec lui et donna ses soins à l’enfant.

Paula, attentive, silencieuse, respirait à peine.

Cependant, quand elle vit Ketty un peu soulagée, quand elle entendit le souffle passer à travers sa petite gorge convulsionnée, elle rampa aux pieds du docteur Desgrangiers :

— Docteur, dit-elle à voix éteinte, je suis très riche, mais la fortune ne peut être un moyen de récompense. L’argent, quelle qu’en soit la quantité, c’est trop peu. Si vous sauvez Ketty, je me donne à vous. Prenez-moi, docteur, pour la sauver. Je n’ai rien de plus précieux que moi-même, je vous le donne. Oh ! prenez-moi, prenez-moi, d’avance, si vous croyez que je vous mens, prenez-moi tout de suite, je me donne, mais sauvez-là !

Le docteur se pencha vers elle, lui prit une main et la releva.

— Venez-voir votre fille, madame ; plus tard nous parlerons de récompense.