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Page:Du Saussay - Perverse, 1896.djvu/188

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PERVERSE

docteur. Prévenez-moi si quelque complication inattendue survenait.

Seule maintenant devant le sommeil de l’être cher, Paula redisait :

— Il reviendra demain, demain !

Et il lui passait d’étranges lueurs dans les yeux.

— Demain ! répétait-elle.

De bonne heure, elle se leva. Ce fut pour courir à sa glace. Elle était pâle, ses yeux fatigués étaient cerclés d’azur, mais avec ses courts cheveux dénoués et flottants autour de son visage, avec l’éclat de désir qui luisait dans ses yeux, elle avait la magnétique beauté qui grise et fouette les sens.

Avec plus de soin que de coutume, elle fit sa toilette, parfuma son corps des plus rares parfums, des plus pénétrantes odeurs, des plus affolantes aussi.

Longtemps, elle frictionna ses bras, ses jambes, son ventre à peine meurtri, ses seins petits, mais fermes ; et elle se regardait dans les glaces qui la reflétaient toute, et elle se trouvait belle, aimable.