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Page:Du Saussay - Perverse, 1896.djvu/190

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PERVERSE

— Ah ! vous, enfin ! cria-t-elle en allant à sa rencontre.

— Vous m’attendiez donc ? dit le docteur.

— Oh ! oui, pour avoir la joie de contempler le bon sauveur de Ketty, pour lui dire encore toute ma reconnaissance, pour lui répéter que je lui dois tout…

Elle prit sa main, elle la baisa.

— Et notre malade, comment va-t-elle ?

Ketty, rose comme sont quelquefois les lis, lui souriait de ses lèvres roses et le regardait avec ses grands yeux noirs.

— En voilà une méchante fillette, dit le docteur, qui s’amuse à faire de la peine à sa mère. Mais c’est très vilain, ça, mademoiselle ! Montrez votre langue… Allons, ça va bien, nourriture légère, point trop de gâteries, point de bonbons… ou bien, un tout petit peu si elle est bien sage ; et, dans huit jours, il n’y paraîtra plus.

Et à Paula qui le regardait avidement :

— Madame, je n’aurai plus rien à faire ici, je vais donc vous faire mes adieux.