Aller au contenu

Page:Du Saussay - Perverse, 1896.djvu/193

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
187
PERVERSE

— Eh bien ! prends-moi, cria-t-elle en lui tendant les bras, tiens, regarde mon corps, regarde-moi, je me suis vêtue pour l’amour. Je veux t’aimer, moi, entends-tu, je veux t’aimer, parce que je t’aime de toutes mes forces ; parce que je te désire, parce que je te veux !

Paula s’était écroulée sur les genoux du docteur, elle avait passé ses bras autour de son cou, et ses lèvres n’osant descendre à la bouche de l’homme s’étaient appuyées à son front.

Alors, il parla presque bas, avec des caresses :

— Pauvre femme, pauvre mère bien heureuse ! Je suis bien heureux de cette faiblesse de votre cœur. Nous faisons donc le bien pour vous rendre aussi folles, vous, les femmes auxquelles nous rendons les petits. Ah ! voyez-vous, madame, c’est maintenant que je goûte la récompense de mon travail ; c’est à cette heure que j’apprécie le fruit de mes études et de mes veilles. C’est bien, aimez-nous pour la peine