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Page:Du Saussay - Perverse, 1896.djvu/202

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PERVERSE

une comédie point banale, et s’il ne te répugne point, ce mariage sera bientôt une affaire terminée.

— Non, cette comédie ne me répugne point, mais j’espère que tu ne m’obligeras pas à fêter ma belle-mère future, je serai même contente de ne la point connaître.

— Naturellement.

— Et c’est… ?

— Oh ! rien du tout, une chanteuse assez drôle que j’entretiens. Je l’ai connue en Amérique, je l’ai retrouvée ici, je l’ai reprise…

— Tu l’aimes ?

— Non, elle me distrait.

— Elle est jolie ?

— C’est sa seule qualité. Tu dois la connaître, d’ailleurs : Suzanne de Chantel. Elle dansait et chantait aux Folies-en-l’Air, à la mode espagnole. C’est elle aussi pour qui se tuèrent deux ou trois petits imbéciles qui voulaient coucher avec elle, et qu’elle flanqua à la porte.

— Je sais, la maîtresse du marquis de Plombières…