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Page:Du Saussay - Perverse, 1896.djvu/214

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PERVERSE

Plombières, absolument isolé, riche comme il l’avait voulu, depuis que Suzanne lui avait donné vingt-cinq mille francs, et qu’il avait pu tirer de Mariette, avec des menaces, cinquante autres grands billets, il cherchait l’inconnue qui voudrait bien demeurer sa maîtresse à lui, celle qu’il garderait et qu’il entretiendrait.

Tout le monde était donc heureux. Paula était la plus doucement heureuse de tous.

Jamais il ne lui revenait en mémoire qu’elle avait eu des amants, elle avait oublié l’ancienne vie pour entrer dans la vie nouvelle à la main de Ketty. Elle l’épiait pour constater sa croissance, pour être le témoin de sa fine beauté, pour entendre les premiers mots qui gazouillaient dans sa bouche rose, pour assister à ses petits cris d’enfant que tout étonne et qui a peur de tout.

Elle la conduisit au cirque, aux matinées, et les acrobates qui gesticulaient dans l’arène ou sur la scène ne la faisaient pas se souvenir qu’elle s’était donnée à quelqu’un de ces ridicules et grotesques individus.